Vous l’aurez entendu à maintes reprises : « L’épée de Damoclès » est une phrase récurrente qui sert à exprimer la peur que l’on peut ressentir face à une menace persistante. Mais cette phrase vient d’une ancienne légende de la mythologie grecque qui a un tyran comme protagoniste. Oui, Damoclès… Mais qui était-il ? Pourquoi avaient-ils peur de lui ?
Découvrez la légende, initialement attribuée à Timée de Tauroménius (elle daterait entre 350 et 260 avant JC), bien qu’elle ait été popularisée par Cicéron, et n’oubliez pas de lire les réflexions finales que vous trouverez un peu plus bas.
La légende de L’Épée de Damoclès
Il y a très longtemps, il y avait un roi nommé Denys II . Il était le monarque de Syracuse, une ville florissante de l’île de Sicile, dans le sud de l’Italie. Il a hérité du trône de son père, un roi très respecté et apprécié pour sa personne très juste et honnête.
Mais son fils n’avait pas ces qualités, bien au contraire. Il ne pouvait pas se vanter d’être un grand stratège, ni d’austérité… Il aimait les fêtes, le luxe… et il dépensait tout l’argent sans prêter attention aux coûts que ses caprices signifiaient pour ses citoyens.
Il endette bientôt la ville et les protestations commencent. Mais, en bon tyran, Denys II non seulement fit la sourde oreille à ces plaintes, mais il n’hésita pas à recourir à la violence contre tous ceux qui s’insurgèrent contre lui.
L’oncle de Dionysos, alarmé par ce qui se passait à Syracuse, fit venir Platon, un éminent philosophe, pour conseiller et tempérer la colère de son neveu. Mais dès que Dionisio eut connaissance des projets de son oncle, il l’expulsa de l’île, lui confisqua tous ses biens et donna sa femme à un autre homme.
L’épée de Damoclès : qui était-ce ?
Des années plus tard, son oncle revint avec une grande armée et réussit à vaincre son neveu. Denys quitta Syracuse mais revint des années plus tard, dès que son oncle fut assassiné. Et après avoir regagné le trône, le chaos et la tyrannie sont revenus.
Parmi ses « flatteurs », Dionysos avait un courtisan nommé Damoclès, qui lui demanda d’être roi pendant un jour pour savoir ce qu’il en pensait. Dionisio a pensé que c’était une idée unique et il a accepté.
Damoclès a passé une journée fantastique, entouré de toutes sortes de luxes. Il pouvait tout commander et il était obéi. Il avait des friandises, des femmes, de l’or… Cependant, alors qu’il était assis sur le trône, il s’aperçut qu’au-dessus de sa tête pendait une épée retenue au plafond par un crin de cheval.
C’est à ce moment-là qu’il a demandé. Dionisio lui expliqua que c’est l’épée qui lui rappelait le danger constant qui menace celui qui commande.
Damoclès ressentit une telle peur, une telle pression, qu’avant la fin de la journée, il demanda à son roi de lui rendre son ancienne position.
Les clés pour comprendre le sens de « L’épée de Damoclès »
D’où vient ce dicton populaire sur « l’épée de Damoclès » ? : D’après une très vieille légende, datant d’avant Jésus-Christ.
À qui est attribuée cette légende ? : À Timée de Tauroménio, bien qu’elle ait été rendue populaire par Cicéron.
Qui était Damoclès ? : Un courtisan du roi Denys II.
Qu’est-ce que l’épée de Damoclès ? : Une épée que le roi Denys II de Syracuse avait suspendue à la crinière d’un cheval au-dessus de son trône.
Qu’a ressenti Damoclès lorsqu’il a vu l’épée au-dessus de sa tête ? : Une peur atroce de ce qui pourrait arriver à tout moment.
Pourquoi Dionisio a-t-il suspendu cette épée ? : Pour lui rappeler que les puissants vivent dans un risque constant.
Réflexions sur l’histoire de L’Épée de Damoclès
Maintenant que nous connaissons la légende de l’épée de Damoclès, analysons ses significations possibles :
La peur d’une menace constante : Damoclès a préféré abandonner sa journée pleine de luxe en raison de la pression et de la peur qu’il ressentait de perdre la vie à tout moment, quelque chose de bien plus précieux que tout le luxe matériel que la monarchie pouvait lui offrir. C’est pour cette raison que l’expression « épée de Damoclès » est presque toujours utilisée pour exprimer le risque que comporte quelque chose qui nous fait constamment peur. Perdre un emploi important, perdre la vie… Certains hommes politiques utilisent par exemple cette expression pour désigner une menace nucléaire.
La pression du leadership : Sans s’attarder sur le concept de tyrannie qui entoure le personnage de Dionysos, la métaphore de cette épée que le monarque lui-même suspend au-dessus de son trône nous amène également à réfléchir à la pression, à la responsabilité et à la peur que ressent constamment le leader . . La peur non seulement de perdre le trône, le leadership, mais aussi d’être trahi, par exemple, ou de ne pas pouvoir terminer ses projets à temps. Le pouvoir s’accompagne d’une pression que tout le monde ne peut pas gérer. Damoclès lui-même ne pouvait pas le faire.
« Le pouvoir entraîne la peur constante de le perdre. »
— (Réflexions sur « L’épée de Damoclès »)
Plus de réflexions sur L’épée de Damoclès
Pouvoir contre bonheur : les puissants peuvent-ils être heureux ? Cette légende assure que ce n’est pas le cas. Personne ne peut être heureux de vivre 24 heures sur 24 dans la peur, l’incertitude et la pression d’une menace constante. Dionisio, malgré tout, ne pouvait pas être heureux. Et cette épée qui pendait au-dessus de sa tête chaque fois qu’il s’asseyait sur le trône lui rappelait que le pouvoir s’accompagne de grands sacrifices. De plus, il véhicule la vanité, attire les envieux… Il est difficile de gouverner sans ressentir le poids de ce « joug » qu’on appelle le pouvoir. Le bonheur ne s’achète pas.
La peur qui inspire la tyrannie : Une autre interprétation de cette légende est la relation entre l’épée qui inspire la peur et le caractère du roi tyran . La tyrannie suscite la peur. En fait, c’est son outil, son arme, pour faire dominer ses « sujets ». Instiller une peur constante pour maintenir l’ordre… ou plutôt pour garder tout le monde docile.
« Le pouvoir implique le risque de nous entraîner vers la vanité et attire inévitablement les envieux. »